Réinterprétant les codes vernaculaires de l’architecture traditionnelle corse, le projet “ Casa Di Petra ” se compose de 26 maisons qui s’intègrent totalement dans le paysage et la déclivité naturelle du terrain. Il s’agit d’un projet de territoire global, le plan masse étant dessiné dans une logique de densification qui vise à lutter contre le mitage parcellaire et la surconsommation du foncier corse, et plus particulièrement du site protégé situé dans le lieu dit “ Palombaggia ”, dont fait partie Piccovaggia.
L’intention du projet est de restaurer le “ vivre ensemble“ au niveau local. Ainsi, un cœur de hameau d’habitat semi-collectif est introduit dans ce contexte de maisons individuelles. Les services y sont partagés.
Cette démarche identitaire et contemporaine est aussi vertueuse qu’écologiste. Sa particularité réside dans l’engagement du maître d’ouvrage qui applique à ce projet une démarche environnementale exemplaire.
D’une part, les matériaux présents sur le site, de même que la terre issue des mouvements de terrain, sont triés puis réutilisés dans le projet. Pour preuve, l’ensemble des pierres présentes sur le site sont triées en fonction de leur granulométrie et réutilisées à différentes fins en fonction de leur taille. Ainsi, les plus petites sont dédiées aux tranchées drainantes en rives de maisons ou à la réalisation des hérissons sous la dalle béton. Les plus grandes servent à l’appareillage des murs extérieurs.
D’autre part, la richesse de la flore corse en termes d’essences d’arbres, arbustes et plantes endémiques est telle que la végétation existante est conservée au maximum. Avant l’implantation des maisons, une partie de cette flore est directement mise en jauge, replantée dans les jardins selon les zones et les espèces présentes. On trouve ainsi des oliviers, des chênes, des lentisques, des myrtes, des bruyères et des immortelles. L’ensemble des maisons s’intègre et se fond alors dans un authentique maquis corse.